LA PÉDAGOGIE ACTIVE

de la simulation

Il ne suffit pas de forger pour devenir forgeron !

forger pour devenir forgeron - de la pédagogie active

THÉORIE vs. PRATIQUE

Le sens commun a souvent tendance à opposer la théorie à la pratique mais, bien que les vertus pédagogiques de la pratique soient indéniables, il faut savoir que lorsqu’il forge, le forgeron mets en pratique ce qu’il est en train de penser !

C’est à dire qu’il utilise une « théorie d’action » lui permettant de réfléchir, de prendre des décisions, pour enfin forger sa pièce.

En matière de formation, il faut faire la distinction entre la finalité (l’apprendre) et les moyens (la pédagogie).

L’apprentissage est toujours la conséquence d’une théorisation individuelle, plus ou moins consciente. La pratique est un moyen parmi d’autres pour donner un sens concret à la théorie.

Donc, arrêtons de mettre en concurrence théorie et pratique car l’une a besoin de l’autre. Leur complémentarité s’explique par leurs respectives faiblesses :

  • 1 – Le principal point faible de la pratique réside dans la reproductibilité problématique en l’absence de théorisation, mais aussi par le fait que toute action est automatiquement précédée par une réflexion, ce qui veut dire que la qualité de l’action dépend de la qualité de la réflexion.   Question : Vous sentiriez-vous en sécurité à bord d’un avion piloté par un autodidacte ayant déjà effectué plusieurs vols sans accidents, mais n’ayant aucune connaissance en météorologie, physique ou mécanique du vol ?
  • 2 – La grande faiblesse de la formation théorique peut se résumer en une phrase du célèbre pédagogue André Giordan : … elle consiste souvent à donner des réponses à des questions que les gens ne se posent pas ! Les messages transmis par le formateur n’acquièrent pas forcement de sens pour une personne totalement privée d’expérience et le passage immédiat de la théorie à l’action est soumis à un risque d’erreur très élevé.  Question : Vous sentiriez-vous en sécurité à bord d’un avion piloté par le plus brillant étudiant de l’école de l’air, qui s’assoit pour la première fois dans un cockpit ?


INTÉRÊT DE LA SIMULATION

La simulation (informatique ou pas) est une des techniques permettant le mariage heureux entre théorie et pratique.

Dans les deux cas de figure, le simulateur est utilisé pour répéter, autant de fois que nécessaire, un geste ou un comportement professionnel afin de le perfectionner avant le passage à l’action sur le terrain.

Pour une entreprise qui lance un nouveau produit, chaque rendez-vous commercial raté a des conséquences extrêmement négatives en termes de coûts et d’image. De la même manière, pour à cause d’une erreur d’utilisation d’un défibrillateur, un malade peut subir des séquelles irréparables.

Comme dans la vraie vie, le simulateur laisse peu de temps pour prendre la bonne décision, mais contrairement à la réalité il ne fait pas payer le prix des erreurs commises. Une performance mauvaise ou médiocre met en évidence des points faibles, laissant à l’apprenant l’opportunité de les améliorer dans les simulations suivantes.

Il s’agit, d’une certaine manière, d’agir comme un sportif professionnel qui entraîne ses muscles et répète des centaines de fois les mêmes gestes pour qu’ils deviennent spontanément précis et efficaces le jour d’un match important.

L’efficacité du simulateur réside également dans sa dimension émotionnelle et dans l’engagement qu’il procure. Par exemple, un commercial qui simule un entretien de vente est conscient que ses performances seront évaluées en fonction de sa capacité à faire face à une situation donnée, son engagement sera donc très élevé afin d’obtenir les meilleurs résultats.

En conclusion, la simulation offre la possibilité d’aller au bout de ses erreurs et d’expérimenter différentes solutions face aux problèmes les plus complexes, en toute sécurité.

Cependant, l’objectif de cette pédagogie n’est pas de calquer exactement la réalité, mais de simuler les problème que la réalité peut provoquer, pour y faire face de manière efficace.

Références bibliographiques :

•    André Giordan, Apprendre, Éditions Belin.
•    Jean-Pierre Astolfi, L’erreur, un outil pour enseigner, Éditions ESF.
•    Chris Argyris, Savoir pour agir, Interéditions.
•    Albert Bandura, Social foundations of thought and action, Prentice-Hall.

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